Un procès pour l’Histoire – Retour sur les massacres du 28 septembre 2009
- Bigwi Film
- 26 févr.
- 2 min de lecture
Plus d’une décennie après les événements tragiques du 28 septembre 2009, la Guinée fait face à son passé dans un procès sans précédent. Le 28 septembre, au stade de Conakry, une manifestation pacifique organisée par l’opposition tourne au drame : plus de 150 personnes sont tuées, des centaines d’autres blessées, et de nombreuses femmes victimes de viols collectifs. Ces actes d’une extrême violence, perpétrés en plein jour, sous les yeux du monde, ont longtemps laissé les victimes dans l’ombre et l’impunité en place.
Dans la vidéo réalisée à l’occasion des Rencontres francophones de la justice pénale internationale, organisées par l’AMIF avec le soutien de l’OIF, le procureur Diallo Algassimou, du tribunal de première instance de Dixinn, prend la parole pour revenir en détail sur ce procès historique. À travers un témoignage engagé, précis et empreint de dignité, il offre un éclairage rare sur les dessous de cette procédure complexe et sur les attentes immenses qu’elle suscite au sein de la société guinéenne comme dans la communauté internationale.
Cette vidéo conférence s’inscrit dans une volonté de faire entendre les voix de ceux qui œuvrent, souvent dans l’ombre, pour que la justice prenne le pas sur l’oubli. Le procureur Diallo Algassimou y expose les nombreux défis rencontrés : la collecte des preuves dans un climat encore fragile, la protection des témoins dans un pays où la peur persiste, ou encore la pression symbolique de devoir rendre justice à des milliers de victimes dans un État en reconstruction.
Mais au-delà des aspects techniques et juridiques, ce témoignage soulève des enjeux profondément politiques et humains. Il interroge le rapport entre justice et pouvoir, entre mémoire et réconciliation. Il met en lumière le courage de ceux qui, comme Diallo Algassimou, s’engagent dans une justice de transition, au service de la vérité, dans un contexte marqué par l’instabilité et la méfiance envers les institutions.
À travers cette vidéo, le spectateur est invité à comprendre l’importance de ce procès pour la Guinée et pour l’Afrique de l’Ouest. Ce n’est pas seulement un procès pour juger les auteurs de crimes ; c’est aussi un acte de mémoire collective, une tentative de rétablir la confiance entre l’État et ses citoyens, et un signal fort en faveur de la lutte contre l’impunité.
La captation de cette conférence ne se contente pas de relater des faits : elle donne à voir un moment rare d’engagement et d’humanité. Elle s’inscrit dans une série d’initiatives audiovisuelles visant à documenter et à diffuser les récits de la justice internationale francophone, trop souvent sous-représentés. En cela, elle participe à faire émerger une parole africaine forte sur les questions de justice, de responsabilité et de réparation.
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